« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

mardi 13 avril 2010

Labyrinthe...



Il est en ce que nous nommons le mental, en ces vagues de pensées qui nous environnent incessamment, des zones de paix et des zones de turbulences et tout aussi incessamment chacun s'y promène, les uns consciemment, d'autres inconsciemment...

La zone de turbulence et le rythme chaotique de ses chants négatifs, destructeurs et haineux laisse celui qui se fourvoie sans conscience en cette zone, aux prises des vagues hurlantes et grimaçantes qui le heurtent, le frappent, le ballotent en tous sens, ne lui laissant presque plus que le choix de la souffrance où résident les pensées que l’erreur et le mal n’appartiennent qu’à l’autre.

La conscience, qui s'accorde aux divers rythmes harmonieux des chants d'amour, de paix, et des paroles magnanimes, permet la navigation en toutes zones, sans se perdre ni se laisser toucher par les effluves de l'irresponsabilité qui règne dans les zones de turbulences...
Parfois la rencontre de quelque compagnon de route que cette zone de turbulence se préparait à noyer sous les lames aigües de son flux négateur invite l’ami, lui ouvre les portes de sa maison, de son cœur. Conscient de ce mystère labyrinthique, il accepte de pénétrer la zone afin d’offrir une aide à ce compagnon qui lui semblait avoir lancé l’appel ...

Ce n’était que folle audace ou grande naïveté.

Dans le labyrinthe, les forces tumultueuses, tel un tsunami dévastateur, s’enroulent autour de l’audacieux, du naïf amoureux et le désarçonnent… puis sur un instant, l’instant d’une profonde et vive respiration… aspiration, inspiration, le flux vital réanime ce naïf audacieux et l’emporte sur la rive paisible, loin du labyrinthe…

L'esprit conscient se meut librement, absout de tous ressentiments.

Il vit joyeusement sa liberté d’être ce qu’il est.

Il rejoint toujours la compagnie de ceux qui invitent à entendre, à danser et à chanter l’harmonie vitale hors du labyrinthe, de cet espace où personne ne peut aider personne s’il ne trouve d’issue en lui-même, et s’exerce à rejeter toutes les formes que peut prendre… le fil d’Ariane…

24 commentaires:

Ariaga a dit…

Oui, rentrer dans le sombre labyrinthe pour aider l'autre mais il est parfois difficile d'en sortir, surtout si on ressort seule. Je t'embrasse.

Murièle a dit…

il accepte de pénétrer la zone afin d’offrir une aide à ce compagnon qui lui semblait avoir lancé l’appel ...

Ce n’était que folle audace ou grande naïveté.


et la compassion ?

bisou

Anonyme a dit…

Tout de même! Il est bien triste de voir un ami seulement comme quelqu'un qui lancerait un appel. L'autre serait alors le sauveur?
Et à propos, dans quel mal est-il empêtré? Dans quel souffrance? C'est lui qui donne de la souffrance ou c'est lui qui en reçoit? Tout cela est bien confus...

SMère

MUTTI a dit…

Il s'agit plutôt d'accompagner chère Ariaga, plutôt que de réintégrer soi-même le labyrinthe et ses dédales. Ce qui est difficile, mais non insurmontable c'est de percevoir que l'on ne saisit pas, où que soudain l'on rejette la main que tu avais tendue. Mais après tout, chacun est libre et responsable de lui-même. Je t'embrasse.

MUTTI a dit…

Oui, Murièle, la compassion est le fil conducteur de la perception empathique de la souffrance. Là où sans doute, l'audace emmêle les mains - peut-être était-ce plutôt de l'ordre d'une téméraire passion - c'est dans le "trop grand désir" de partager, et non pas d'imposer, son propre fil d'Ariane... et dans ce désir, de n'avoir pas pressenti qu'il pouvait ne pas être recevable...là fut ma naïveté...
Bisou.

MUTTI a dit…

Smère, il n'est jamais et ne sera jamais question de voir un ami "seulement comme quelqu'un qui lancerait un appel". Ce n'est qu'au fil de mois, d'années, de conversations, de partages, d'échanges et de confidences que les douleurs et la soufrance se font entendre.
Il n'est alors aucunement question de "sauver"... simplement d'accompagner, de tenter d'apaiser avec tous les moyens dont l'on dispose, accueil chaleureux, paroles de réconfort, échanges d'idées et de livres, et une très sincère affection.
Ce qui est triste alors, comme vous le dites, c'est de se mettre à penser et à croire que la personne qui offrait sans compter son affection, son temps et peut-être plus encore ne tendait qu'à se prendre pour un sauveur.

S'il est une confusion, elle se situe là, en cette étrange, très étrange pensée.

Frédéric Baylot a dit…

Tout d'abord bises à Ariane ;)
Ensuite pour bcp nous sommes tous sauveur, bourreau ou victime, à tour de rôle, ce qui crée une souffrance accrue c'est quand (en dehors du fait qu'on n'y mets plus d'inconscience que de conscience) on se pétrifie dans un rôle particulier vis à vis d'une personne spécifique

Serais je pessimiste en disant cela ? ;)
En tout cas il n'y a pas de labyrinthe où se perdre pour qui sait s'élever ;)

je t'embrasse Mutti

frédéric

danae a dit…

Je suis bien contente de voir un petit rappel de l'île de Pâques dans le haut de ton blog, une île que j'aurais aimé visiter bien sûr ! Bisous Mutti

MUTTI a dit…

Merci Frédéric pour cette très juste parole.
Et j'agrée tout particulièrement au fait qu'il n'existe pas de labyrinthe en lequel l'on pourrait se perdre, je n'ai d'ailleurs jamais évoqué l'idée de se perdre...
Il y a toujours "un fil d'Ariane" quelque forme qu'il prenne... et c'est entendu, je lui transmets tes bises... ;)

Je t'embrasse Frédéric

MUTTI a dit…

Bonjour Danaé, oui l'île de Pâques, un grand mystère semble-t-il ? Que j'aurais aimé visiter aussi, qui sait, peut-être un jour!

A bientôt sur FB douce amie
Je t'embrasse

Anonyme a dit…

Bonjour, Mutti,
Si je puis me permettre, je ne pense pas, que le fait de tendre la main a un autre qui soit « englué » dans un labyrinthe ou autre part soit un acte particulièrement audacieux ou naïf, au contraire je pense que si c’est un acte fait en conscience c’est un acte de compassion qui demande un certain courage, y compris celui d’accepter que ce geste ne soit rejeté ou mal interprété, quand on est dans un labyrinthe forcement l’on y voit pas très clair…
D’autre part lorsque l’on est une personne qui a de la compassion et un certain courage il est difficile de rester là sans rien faire !!! Et tenter de faire quelque chose pour sortir l’autre de la détresse, c’est alors agir en accord avec soit même, après ca marche ca marche pas, il est difficile de le savoir à l’ avance.
Enfin je voudrais ajouter ayant régulièrement pratiqué bien malgré moi les sombres couloirs de labyrinthes, je pense qu’aucune rencontre, qu’aucune main tendue même minime n’est inutile, et inefficace. Ainsi l’on peut rejeter une personne aidante, mais dans le même temps l’acte positif est quand même là inscrit quelque part et il chemine avec la personne a l’intérieur du labyrinthe et a l’extérieur, les actes positifs s’additionnent et agissent parfois après coup, comme de petites étincelles qui finissent par produire une flamme qui éclaire et qui aide a s’aider, et qui aide a accepter que oui peut être il y a une d’autre vision possible qui de ce que l’on vit !
Voilà douce Mutti , continue a être celle que tu es !
Je t’embrasse…
Virginie

Anonyme a dit…

Bonsoir à tout le monde,

L'ensemble de ce que dit Peau d'âme - Virginie - me semble très juste, et en particulier le fait d'agir en accord avec soi-même. :-) Je songe alors à cette proposition de la sagesse antique (chinoise) : Dans les mains de l’homme juste, le moyen de travers agit de façon juste. Dans les mains de l’homme de travers, le moyen juste agit tout de travers. – La difficulté peut être de demeurer durablement en accord avec soi-même afin de ne pas s’égarer sur ce sentier du partage « aidant »-

Amezeg

MUTTI a dit…

Merci infiniment chère Virginie, pour ce mot réchauffant et plein de tendre délicatesse et ne t'inquiète pas, quoi qu'il puisse arriver, il me serait difficile d'être autrement. Toute épreuve nous apprend quelque aspect de l'existence que nous n'avions pas encore rencontré.
Apprendre est une bonne chose, sans doute sommes-nous là pour ça ;)...
Et c'est une très bonne chose, en ce qui me concerne en ce moment.
Je t'embrasse

MUTTI a dit…

Bonsoir Amezeg,

Merci pour ta présence ici, et pour tout ce que nous offres ce soir, tes mots également justes et cette magnifique proposition de l'antique sagesse chinoise... à méditer sérieusement en ce qui me concerne vu certaines circonstances ;)... Et j'entends très fort également ta dernière phrase. Infiniment merci.

Anonyme a dit…

Avec plaisir, Mutti :-)
Dit en passant, j'apprécie particulièrement toutes tes peintures (et j'ai un petit faible pour celles qui représentent des éléphants. C'est un "animal" que j'ai, d'une certaine façon, rencontré dans mes plus jeunes années et pour lequel je garde une affection spéciale.
Bonne continuation !

Amezeg

MUTTI a dit…

Encore merci Amezeg, je suis ravie que tu aimes les éléphants de mes toiles, j'essaye de ne pas trop en abuser mais c'est un "animal" que je suis quasi prête à vénérer et ce, moi aussi depuis l'enfance... "mon" éléphant vivait dans le zoo de vincennes, mais chaque fois (souvent) que j'allais le voir,il me reconnaissait... pourtant grande comme trois pommes assises, dès qu'il me voyait arriver il se déplaçait et me saluait... une véritable révérence ponctuée d'un geste large de sa trompe. Je ne l'oublierais jamais d'ailleurs c'est toujours le même, LUI, que je peins...
Bonne soirée à toi

Anonyme a dit…

Bonjour Mutti,

« mon petit doigt », celui qui murmure au creux de l’oreille, ne m’avait donc pas menti (pas « trompé »… ?). Il me semblait bien qu’il en était ainsi et que ce ou ces éléphants peints sur la toile vivai(en)t en toi depuis longtemps également. Son avatar au dehors te le disait à chaque visite…ce qui va de Soi.
De mon côté, je continue à voyager en compagnie de l’ Éléphant, je crois que c’est un pèlerinage terrestre « à dos » d’ Éléphant ou dans le giron d’ Éléphant. :-)

Amezeg

Anonyme a dit…

Ainsi je n’arriverais pas à sortir d’un labyrinthe ? C’est du mépris ou une plaisanterie ? Moi, je ne te méprise pas et je ne te prends pas pour quelqu’un qui ne pourrait pas trouver les réponses. Je te parle sans simagrée. Excuse-moi, tu t’es peut-être trompée, ce sont des choses qui arrivent. Je suis peut-être une vraie amie, mais pas une amie dans un labyrinthe ou à aider. Je me débrouille peut-être bien mieux que tu ne pourrais le penser et tu pourrais même en prendre de la graine si tu étais dans le partage. Je veux bien que tu sois persuadée de faire une bonne œuvre en parlant avec moi, je souris même à cette idée, mais pardonne-moi, je ne vais quand même pas t’aider à te faire des illusions sur ton rôle là-dedans. Excuse-moi, ma compassion ne va pas jusqu’au mensonge éhonté.

Marie

MUTTI a dit…

Bonjour Amezeg,

Oui, un pèlerinage terrestre "à dos" d'Éléphant ou plutôt, en son giron... c'est un accompagnement d'une telle douceur, et d'une telle force. Près de lui, la mémoire de l'essentiel ne fait jamais défaut et il ne "trompe" jamais sur le chemin à emprunter pour que ce pélerinage soit le meilleur possible... et si quittant son giron ne serait-ce qu'un instant, nos pieds buttent sur un quelconque obstacle, il nous relève en douceur et réharmonise notre marche...

Belle journée Amezeg

A.M. Bruffin a dit…

Shantideva écrivait:

" Si tous les maux,
Les peurs et les souffrances du monde
Naissent de l'attachement à soi-même
Qu'ai-je besoin de cet esprit malin? "
Belle et douce journée

MUTTI a dit…

Une très sage citation, Anne-Marie, merci...
Belle et douce journée à toi aussi, je rejoins la campagne et le calme demain.
A bientôt

Anonyme a dit…

C’est tout à fait ça, Mutti. Tout à fait. Comment puis-je encore L’oublier parfois… ?

Bonnes vacances à la campagne et bon voyage dans le giron de Cette chaise berçante… :-)

Amezeg

Anonyme a dit…

Bonjour Mutti,

Je parle de vagues et de bouillon et toi de labyrinthe et de fil d'Ariane...Finalement, nous nous retrouvons...avec, pour le moment, un vécu différent.
Je dois reconnaître que je me sens très souvent enfermée dans ce labyrinthe et que j'ai tendance ou bien à refuser ou bien à détruire les divers fils d'Ariane qui se présentent sur mon chemin ou que je vais même chercher !
Merci de ce petit fil que tu as laissé chez moi par la trace laissée derrière ton passage.

Douces vacances,
Nathamsa

MUTTI a dit…

Nathamsa, retour de très tranquilles vacances, tout près du silence... Merci pour tes mots et tes réponses à Mutti... quelques petits mots chez toi...

Je t'embrasse