« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

dimanche 16 mai 2010

Ondes... de pensées


Elle, la pensée, se promène et fige en mots ses broussailleux allers retours.

Les plages du silence ne s’éternisent jamais dans l’ici et le maintenant.

Alors, Elle pense la pensée… Elle pense à toi, à vous, Elle pense à lui.

Et sous la plume qui ne trace jamais que les mots d’hier, Elle pense à toutes ces rencontres que la vie organise comme un brouillon de soi-même pour se mieux voir.
Se mieux connaître et reconnaître en de multiples facettes.


Pas toujours reluisantes les facettes, pas toujours plaisantes à regarder, mais tout de même, cette observation du moi par le monde, c’est fascinant.

Dans le doux de l’instant, le bon, le plaisant, lui, existait bel et bien et véhiculait d’harmoniques miroitements.

Persistante la mémoire… Elle pose au fond de l’œil le dessin du feutre bleu à pointe fine qu’il tenait entre ses doigts laissant l’encre bleue s’écouler en veines fines et peupler le carnet d’écriture le nourrissant de mots, de phrases courtes ou longues.
Mots et phrases brassent les idées qui trottent et se frottent au désir d’incarner les mots, de les enclore en poème, en roman, d’inscrire une histoire du temps… d’inscrire un moi dans l’histoire du monde.

Persistante la mémoire… Elle ouvre l’espace en lequel ils se parlaient, se taisaient aussi, au rythme de l’existence partagée qui va, et qui vient, des échanges qui vont et qui viennent. Un espace ouvert au privilège, de parler, de tout, comme de rien… l’extraordinaire privilège de participer au miracle des rencontres et d’entretenir le plus sincère des dialogues.

Persistante la mémoire… qui dessine la rencontre et la pose en esprit, là, comme si l’échange se tenait dans l’actuel et cherchait encore à effacer les mystères de l’un et de l’autre, énonçant en duo tout ce qui au quotidien de l’existence permettait le dévoilement.

Persistante la mémoire… qui sans nostalgie, enregistre simplement la Joie de l’échange…

La Joie des duos qui se forment, ou se déforment dans les replis du temps et ne déclinent que le mouvement imparable, inextinguible de l’éphémère sensation du réel …

La pensée, la mémoire, ne pense plus qu’à La Joie… qui résiste au temps qui passe.

Mutti