« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

mardi 15 juin 2010

Evidence...


Le grand âge, un temps pour l’ Evidence…


Il était jeune, fier et beau comme l’arrogance…

Comme une eau claire pourtant, elle s’est tenue là, s’écoulant sereinement, attentive cependant à des impressions oubliées, à des vapeurs et des rumeurs anciennes s’élevant des cavernes qu’ elle pensait soigneusement cadenassée…

Accueille, s’était-elle murmurée aux sillons d’une intimité bouleversée …observe ce qui, comme sur une roche grumeleuse, s’accroche encore et colle aux racines de l’arbre de chair… Accueille. Accueille en connaissance, qu’il ne s’agit que d’un murmure cellulaire et non de Toi…

Ecoute, tranquillement, la rumeur qui parle et ramène à la conscience le souvenir vain des jouissances éphémères, des souffrances arides au goût de sel, au goût de fiel, qui ravine et use les lèvres, embrume et noie le regard sous les larmes d’une nostalgie éprouvante.

Laisse… Laisse passer et retourner au sommeil les ombres carnassières des désirs de jeunesse qui miroitent aux parois lustrées et illusoires des étreintes charnelles…

Observe en ce rappel, l’écarlate et sinueuse vibration qui en d’étranges saccades te creusaient les reins et déportaient la toute puissance de ton souffle en t’éloignant de la source de ton être sensible et fluidique…

Accueille, écoute, observe… puis abandonne…

Abandonne et Vois, retrouve le goût de la Source vive de ton être, joyeusement pétillant de tendresse, libre et intrépide, de cela qui est vêtu simplement de neutralité bienveillante, et du voile léger, simple et pur qu’offrent l’œil et l’oreille du cœur…


Ici, en Cela, règne l’Evidence…