« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

vendredi 5 mars 2010

Retour... en Miroirs...


Près de la fenêtre, face à la rue qui déroule ses kilomètres vers un ailleurs infini, mon regard accroche la lumière de la colline environnante. Immobile, soudainement coite au profond et au-delà des sens … réalité, miroirs, reflets … que sais-je ?
Tout se trouve confondu dans un instant de paix inimaginable !

La colline, immobile … et ce moi … qui regarde hors de la fenêtre, immobile aussi, la contemplant.
Que sais-je d’elle et de qui la contemple ?
Que savons-nous … du regard, de la fenêtre, de la rue qui déroule ses kilomètres que quelque autre regard tronçonne et mesure ?

Que savons-nous … de la colline qui, en deçà de son immobilité, paraît frémir sous l’air du temps que la pensée désigne quelque instant, à l’extérieur du regard tranquille.
Que veut dire cet instant qui se creuse au fond du regard, qui se gonfle et s’élargit, générant entre elle et ce moi, comme un sourire de reconnaissance, une vallée en laquelle le monde défile, revêtant le site mémorisé de tous les autres paysages possibles …

… et tandis que les maisons de la vallée se dénudent une à une sous la force habile de la pensée qui les gomme ou les reconstruit à la lueur de la mémoire des mondes …

La Nature, alentour, se tient tranquille, toujours elle-même...


Image dans "Miroirs et Reflets" 2007

16 commentaires:

ambre a dit…

waoooooooh ....
profondément touchée, émue, par la portée de tes mots et la beauté de tes photos ..
je t'embrasse Mutti, et te souhaite un très doux week end
ambre ♥

Ariaga a dit…

C'est déjà bien de savoir que l'on ne sait pas... Je t'embrasse Amie.

Anonyme a dit…

très beau texte, Mutti
c'est vrai qu'il y a des instants ou tout semble se fondre dans quelque chose d' immuable d'éternel, peut être un instant de lucidité ?
amitié
Virginie

A.M. Bruffin a dit…

L'instant de paix inimaginable...la non-méditation .
Un bonheur inimaginable.
Avec plein de tendresse

Sophie a dit…

On n'a connaissance que des phénomènes, et non des choses en soi... Malgré cela, il y a de ces instants pleins de présence au monde, où l'on se sent à sa place, parfaitement intégré dans cet univers de mouvements et de sensations...
Superbe texte, Mutti.

Servanne a dit…

Je vous découvre, c'est beau ...

MUTTI a dit…

Bonjour Ambre, et merci…tes vœux de « doux week end » ont été exaucés. Les heures fugitives de ce temps de repos ont été animées par la douceur, la richesse et la magique beauté des partages simples et chaleureux qu’apporte l’amitié inconditionnelle…
J’embrasse ton émotion et par tes mots je la partage

MUTTI a dit…

Comme c’est vrai, Amie très chère, tendre Ariaga… vivre en conscience de l’immensité du non-savoir, de l‘infinité, à jamais inconnaissable, est un véritable bienfait.
Et un paradoxe, créateur de confiance et de joie…
Je t’embrasse tendrement et joyeusement

MUTTI a dit…

Oui, c’est vrai, chère Virginie, sans aucun doute, la lucidité, ce jaillissement de lumière, permet de ressentir le fondu des instants à l’intérieur de l’être et ainsi l’immerger dans la joie, et la paix…
Chaleureuse amitié

MUTTI a dit…

Inimaginable, en effet, impensable, non conceptualisable…le non-soi… la non-méditation… Vacuité.

Avec la tendresse en partage, douce Anne-Marie

MUTTI a dit…

L’intensité de votre écoute, Sophie, est remarquable et vous nous offrez les mots essentiels pour nous faire entendre, en partage, combien ce sensitif mouvement universel nous invite à reconnaître en Soi, la beauté, la joie et le bonheur de participer et de goûter… à la Vie, en toutes ses manifestations.
Bien à vous,

MUTTI a dit…

Je vous découvre aussi Servanne, et j’ai goûté avec délice les textes et les mots que vous glissez avec une profonde délicatesse au fil des pages, nous offrant ainsi « le miel-heure » de vous-même…
A tout bientôt,

Dom a dit…

Douce Mutti, voilà que ma mémoire renait à la lecture de ton si merveilleux texte et recherche ce que j'avais laissé en suspend ... aussi vais-je te laisser la trace d'un univers dans un jardin puisque c'est ainsi que j'avais intitulé ce texte...

Ce jardin est mon jardin philosophique où les chemins n'y sont tracés pour me mener d'un lieu à un autre, mais pour multiplier les points de contemplation. Il apparait simplement comme une représentation encore disponible de la pensée parce qu'il est la reconstitution dans un univers clos, de l'univers dans toute son intégralité .../...

Splendide image pour encore mieux nous émouvoir, ma douce Mutti !
Magnifique....

sonam a dit…

Jolie balade poétique que je viens de faire, tout en douceur!
Bises

MUTTI a dit…

Pierre de Lune, ô ma Dom, un univers dans un jardin...quelle plus belle image, quel meilleur endroit pour démultiplier les points de contemplation... en osmose parfaite avec tes mots ici, et Coeur à Coeur avec les pensées réalisatrices de beauté aux accents de paix que tu nous offres chez Toi...
Infinité de tendresse

MUTTI a dit…

En douceur, encore et toujours, offrirais-je la suite de cette ballade ? Tes mots m'y encourage Sonam... Merci.
Et un grand merci pour ce rappel d'action à mener pour soutenir le Tibet...
Chaleureusement