« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

jeudi 11 mars 2010

Inconnaissance...



Sous le regard, la forêt s’étend, se niche, dessine la colline, se moquant bien de savoir de quelles essences elle se constitue.
Il n’y a que ce moi, seulement un regard, rien qu’un regard qui, par saccade se fige et croit s’animer au rythme de ses multiples interrogations : qui est celui-ci ? Qui est celui-là ? Qu’est-ce que cela ?

La Nature s’indiffère de ce qu’Elle Est, arbre ou forêt toute entière, vallée ou colline, éléphant ou gardénia, homme de chair ou cristal, Elle Vit…
Elle vit chacune des fractions animatrices de l’Intelligence qui la compose comme une symphonie, toujours inachevée….

Ce ne sont que des éclats de « moi », des personnages, d’ombreux reflets du soi animés d’un mouvement virtuel, alourdis et embarrassés par le flot de leurs faires, qui étiquettent ce qu’ils croient voir en termes d’objets et déclarent formellement toute vision comme une nécessaire possession.
Ne souhaitant rien lâcher de peur de ne plus exister, les personnages nomment et catégorisent ce dont La Nature s’indiffère en Vivant chaque fraction de ce qu’Elle Est Tout Cela.

Dans le centre du regard, qui coexiste avec elle et en elle, sinon la verrait-il, la colline se dissout n’offrant plus d’espace pour se différencier dans le voir … il n’existe plus de différence que pour le savoir, dans la mémoire de ce qu’elle est là et que ce corps est là la contemplant, soudés par l’instant communicatif particulièrement relationnel.

Silence, Immobilité, Immuabilité … Amour.

Le je, reste là, c’est sûr, enregistrant, mémorisant sans le vouloir ni le savoir l’instant sublime d’une rencontre immortelle.
Mémoire … d’une couleur intensément vivante, verdoyante d’une atmosphère irisée de mille et mille vies se côtoyant sans se heurter, dans un espace sans espace qui cependant enregistre et inscrit l’instantané des formes multiples que peut prendre un monde de conscience prévisionnelle.

Que sais-je ? Que savons-nous ?

14 commentaires:

Ariaga a dit…

Le texte est beau et profond mais ce qui m'a fait "exploser" de bonheur c'est l'illustration elle est fantastique !

lucette virelle a dit…

Un éclatement de couleur qui annonce le printemps.

Claude Richard a dit…

Superbes images - comme toujours - et très beaux textes ! Je te souhaite une agréable journée chère Mutti !

ambre a dit…

de bien jolis mots et une image magnifique pour accompagner mon dimanche, merci à toi Mutti:-)
je t'embrasse

Anonyme a dit…

Ton texte est très beau, et avec cette illustration c'est une vision kaleidoscopique de la nature que tu nous offre.
C'est vrai que l'on sait peu de chose, c'est probablement pour cela que l'on s'interroge autant, que l'on explore, que l'on découvre, que l'on imagine et que l'on crée autant de richesses a partager... comme celle que tu nous offres ici Mutti, Merci
Je t'embrasse.

MUTTI a dit…

Face à tes mots Amie Ariaga, je n'ai plus qu'un "désir", difficile à réaliser...celui de créer à tout instant des images habiles à générer en chacun d'utiles et bienveillantes "explosions de bonheur"... merci de tout coeur généreuse Amie...

MUTTI a dit…

"L'Annonce du Printemps" un bien joli titre pour cette création LU7... Allez, partageons ce titre et créé nous aussi, comme tu sais si bien le faire, une magnifique et printanière composition... A bientôt...

MUTTI a dit…

Crescendo, tu es un tel maître en créations digitales que c'est toujours le rose aux joues que je reçois ton appréciation, mais quel subtil plaisir ce rosissement que je ne connaissais plus ! ;)
Belle journée à toi aussi Claude...

MUTTI a dit…

Ambre, puissé-je accompagner de sensations douces, tous tes dimanches... j'essaierais de n'y pas manquer.
Je t'embrasse

MUTTI a dit…

Peau d'âme, le non-savoir est une infinie richesse... il ouvre toutes les portes de l'abandon créatif en toutes ses formes possibles. Des portes derrière lesquelles le mental ne sert plus "la personne" mais le partage... Merci à toi.
Je t'embrasse

Dom a dit…

Ma tendre Mutti...
Quel plaisir et quel raffinement quand je te lis... Quel délice et quelle belle sensation.... Magnifique comme toujours, mais toujours touchée je suis quand je te découvre !!!
Superbe image pour joindre à la poésie, ses douces couleurs...

Tendresse ma Mutti !!! ;)

MUTTI a dit…

Oh Pierre de Lune, ma chère Dom, nous partageons décidément le délice et la sensation de nos travaux respectifs... je viens de chez toi et te découvre ici, aussi touchée que je le suis devant ton Art...
Tendresse partagée douce Dom :)

A.M. Bruffin a dit…

"Silence, Immobilité, Immuabilité … Amour."
Touchée, émue...par ton texte chère Mutti.
Merci
Plein de tendresse

MUTTI a dit…

Oui, Anne-Marie, un instant "d'émotion" transcendée par "la vision" de l'espace sans dualité... une "vision quantique" en quelque sorte qui ne laisse percevoir rien d'autre que la vibration... Tout est vibration ... ;)
Infinie tendresse...