« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

dimanche 19 septembre 2010

Le Silence n'est pas "mutisme"...

Un instant… une seconde d’existence… qui vient poser le regard sur les mots d’amitié qui vibrent en cet espace qui a appelé au sommeil, cette sorte d’absence qui se destine à ne point redire et répéter les ressentis, imaginaires, ou révélés… livrer, partager, ce labeur, cette quête d’approche de soi, que chacun ne peut que réaliser en soi-même, individuellement, et dont, jamais il ne pourra être affirmé que les mots prononcés se pénétraient d’une vérité unique… se doit, pour un jour, un mois, des années… nul ne sait… être passé au crible du Silence
Un tel voyage, celui de nos existences qui, de seconde en seconde, dessinent un itinéraire sans destination précise, est en réalité celui de La Vie qui, sous la surface de nos reflets, se découvre Elle-même en Sa puissante et aventureuse créativité…

Ainsi devient-il, essentiel, pour ses reflets que nous sommes, de s’abstenir un instant d’évoquer ce qui se trame en nos esprits teintés de cet espoir égotique d’atteindre à la connaissance, et se croyant, se pensant pénétré de savoir transmettre c e qui est… ne plus se méprendre mais comprendre que l’existence, notre existence, est, tout simplement un immense champ d’action pour que La Vie se découvre Elle-même par la réalisation de Ses desseins… ainsi se meut elle, en chacun, en toute indifférenciation des velléités dramatiques du penseur égotique …


Oui, Ariaga, le Silence est toujours … propice à l’échange de « la pensée »…


Ainsi, tel est le Voyage, Amezeg… gravé des multiples « Kenavo » qui tracent un cheminement sans terminaison… merci à Toi.

Ainsi, les pincements au cœur, Ambre, émotion douce connotée de tristesse, n’appartient pas à La Vie… mais s’enrichit d’amour pour le temps d’existence… merci à Toi.

Ainsi, les belles pages, Alain, teinture des désirs égotiques de transmission… n’appartiennent pas à La Vie… mais animent le partage du labeur de l’impossible quête en son mouvement irréversible… merci à Toi.

Ainsi, « c’est pas vrai ! Tu ne nous quittes pas ! », Lucette, cette trace d’inquiétude et de la crainte de la solitude, n’appartient pas à La Vie… mais s’enrichit du sens du partage et manifeste le plain-chant de l’amitié… merci à Toi.

Ainsi, les indispensables plages de silence, Ariaga, ces traces d’interrogations surmultipliées, n’appartiennent pas, non plus, à La Vie… mais s’enrichissent de pertes d’illusions et de certitudes et manifestent, l’apaisement… merci à Toi.

Et ainsi, Frédéric, un « meilleur partage » n’existe pas, il n’appartient pas à La Vie... mais ce partage se démultiplie, s’enrichit de simplicité et d’écoute de l’ ordinaire, dans les rencontres sur le terrain mouvant du champ d’action… merci à Toi.

Ainsi, l’ensevelissement dans le Silence, Sophie, ne peut être… il n’appartient pas à La Vie qui offre secrètement et en silence, les plus subtiles et merveilleux instruments que sont sa volonté, sa vision, son imagination, sa pensée… ce sont là, les instruments du silence que l’égo accapare et fait siens, ne se laissant jamais pénétré de « silence » mais alors, plutôt, parfois, de « mutisme »… Le silence est toujours « inspir et expir » … la clef de la respiration … merci à Toi.

Ainsi, Sérénité, « me laisser aller à votre manque »… sublime Le Silence, en ce qu’il me réunit si fort à vous, que l’unité de nos âmes se révèle au centre même de La Vie… merci à Toi.

Ainsi, Mel, ta présence ainsi que celle de tous, organise la réalité de ce qui manifeste l’indéfectible communication au sein du silence … merci à Toi.

Ainsi, Peau d’âme, tu as vu, pressenti, que le Silence, en chacun, le revêt de… Sa Présence… merci à Toi.

Avec tout l’Amour que La Vie me prête


mutti

vendredi 10 septembre 2010

Voyage.... et SILENCE...


BLOG EN SOMMEIL

POUR RETOUR AU SILENCE

Merci infiniment de m'avoir tant offert en ces pages


et d'être,
ce que vous êtes.


Aimez-vous tous-jours...


mutti

mardi 31 août 2010

ELEMENTS...


TAO…

Le Bois engendre le Feu,

qui engendre la Terre,

qui engendre le Métal,

qui engendre l'Eau,

qui à son tour engendre le Bois...


A l'est dans le ciel, souffla le vent, et de sa tiède caresse à la terre naquit le Bois.

Au sud, dans le ciel, naquit la chaleur, elle descendit sur terre et la féconda.
De leur union surgit le Feu.

Du ciel, le Zénith humide s'écoula lentement sur le sol, afin d'y engendrer la terre.

Venant de l'ouest, dans le ciel, la sécheresse effleura la peau de la terre et engendra le Métal.
Vents venus des steppes lointaines à la recherche de la sève vitale.

Au Nord, dans le ciel, naquit le froid; descendant sur la terre, il engendra l'Eau.

jeudi 19 août 2010

Assise ...

Le temps, les formes, l’apparence, le mental discursif déroulant incessamment des pensées errantes et insaisissables qui s’enfuit de seconde en seconde… interrogations démultipliées qui ne trouvent en réalité jamais de réponses tangibles… Tant d’années passées, et à venir dit-on… sans en comprendre véritablement la nécessité, sans en saisir l’utilité vitale… la vision déroutée par le vagabondage des gestes mécanisés qu’organisent des émotions passéistes, des certitudes amalgamées en un savoir dirigiste créateur de passions contradictoires…

Tant d’agitations qui clouent au pilori les actes les plus simples et les déforment à coups de volonté… opiniâtre…

C’est décidé, je me dois de m’asseoir… me voilà donc, assise…

Dès lors, tout, dans la perception du monde en lequel l’on se pense être et vivre apparaît comme notre propre création, expérience sensitive bien différente de ce que ce qui se dit, de ce que l’on a entendu, ici ou là, avant de s’asseoir en soi, avant de se concerter soi-même au centre de l’apparence et au-delà …
Dans le ressenti étrange, mais confortable, d’une assise qui unifie chaque parcelle, chaque cellule d’un corps immense et lourd, la perception fausse de l’unité corporelle, de cet objet perçu comme réalité, se dessine autrement, se vaporise et se démontre toute entière contenue dans le temps et ses mouvances, non plus traquée par l’éphémère, la disparition, la dissolution… mais aérienne, volatile et libre de se mettre en image et en forme, à la mesure et à la hauteur d’une essentielle imagination créatrice.
La fluidité et l’élasticité, la plasticité amoureuse des ondes lumineuses qui offrent l’illusion de la solidité manifestent magistralement l’art subtil de l’éther.

Une autre forme de « pensée » suffit pour ordonner le mouvement et l’aspect de l’onde…. et n’existe alors plus aucun possible arrêt sur image ; le mouvement, l’ondoiement se perpétue incessamment au fil de l’idée d’un regard qui rythme un temps zéro sur le fil laser duquel s’ordonne le tout possible.Les ondes miroitantes se déploient d’un centre source à l’autre sans jamais discontinuer, c’est un voyage qui ne comporte aucune escale, un pèlerinage de formes mouvantes qui se déroule à l’infini dans l’infini…

L’espace est la matrice d’un regard en lequel, seules, les ondes lumineuses s’enlacent et se caressent et forment, selon l’intensité de leur baiser, volutes, sphères, tétraèdres et pyramides ondulantes qui, à peine dessinées se déploient, se rencontrent , et s’aiment, érigeant une multitudes de formes nouvelles tout autant attractives, floralies de rythmes nouveaux, symphonies de couleurs, d’odeurs et de sons pleins de saveur, qui renouvèlent frôlement et caresses, générant la naissance et l’animation de kyrielles d’ondes rayonnantes, irradiantes, créatrices en elles-mêmes d’organes subtilement numérisés par la mathématique d’un langage inconnu qui, bientôt, dans l’immensité d’un chatoiement réflexif feront entendre les adagios magnétiques des champs énergétiques vibrant de Vie, et une infinité inconcevable de sérénades chimiques… et bio-logiques…

Et dans la fourmilière de toutes les combinaisons de ce langage, logos créateur de l’éther, des liquides, des gaz, se traduit peu à peu la solidité apparente et éphémère des mondes …

lundi 2 août 2010

Petite pause Estivale ....


Une petite pause estivale...
Je vous souhaite à toutes et tous
de belles et merveilleuses journées
A tout bientôt
mutti

vendredi 30 juillet 2010

Voyage ...


Ici, maintenant, comme au long d’un fleuve d’ondes, je navigue, je parcours l’espace visible et invisible ; le regard, vide de pensées se réalise conscience, observateur aérien et léger qui se glisse, se pose sur tous les reflets, les hologrammes, les formes-pensées qui, organisatrices expérimentées, créent le décor, scénarisent les évènements.
Naviguer entre les échos d’hier, les écueils d’aujourd’hui, les pics de souffrance, les montagnes de certitudes, les oasis de sentiments, les gouffres de l’angoisse, les cavernes de la peur, n’est pas si simple, et ne permet que rarement l’aisance naturelle.

Le voyage appelle un barreur émérite, guidant l’embarcation au fil de l’onde de graines de lumière qui tel un chemin de sable mouvant emporte le voyageur de-ci, delà, au gré de l’exponentielle idée d’espace.
Le miroir spatial, naturellement souple et ouvert, écran magique qui trace et retrace en un continuum temporel étrange, les lacis, les croquis, les épures, les eaux-fortes de toutes les histoires, de toutes les projections se couvre parfois du voile noir de l’oubli précipitant le sentier grumeleux et scintillant dans le trou profond et insondable du mystère.
Fracassant tous les germes, tous les possibles éphémères, sans doute ou peut-être, ranimera-t-il, à l’extrême fond du filet tubulaire, une autre idée, un instant frétillant de jeunesse et d’illusoire nouveauté, un dessein renouvelé, une vision d’arc-en-ciel au pied duquel, nous dit le conteur, se dissimule un trésor…
Le mystère possède l’étrange ressort de se perpétuer indéfiniment… invitant l’espoir de découvertes ultimes surgissant de nulle part à l’heure dite et voulue par ce mystère lui-même.

En cette force ignée, innocente procréatrice, se projettera-t-il dès lors, un nouveau monde, une nouvelle terre, un espace en lequel le corps penseur n’imaginerait plus la mort, ne retenant plus rien de ce nuage qui passe, s’étire et s’évanouit, irradiant simplement l’Amour sur un fond d’infini bleu de ciel cristallin, toujours présent, immaculé...

lundi 26 juillet 2010

Le Regard d'AMEZEG...


*** MERCI Amezeg ***


… « Toutes belles, ces échevelées qui pourraient être marines :
anémones langoureuses déployant leur bras gourmands
dans les eaux d’un creux de rocher lorsque revient le flot.

Mais la troisième, d’or et de feu,
est un mandala de plus rigoureuse ordonnance
qui m’invite dans les huit directions de l’infini, ici et maintenant. » …


Amezeg


Commentaire d'Amezeg
dans le blog "Ouvrir le regard"

jeudi 15 juillet 2010

Méditations Estivales...


« Nous sommes des nomades, nés pour le voyage, caravane dont l’âme est d’un désir la proie. »
Uuno Kailas



* * *

« Sans fin, l’Univers, fuyant l’unité fondamentale qui se trouve en lui, s’échafaude en organismes de plus en plus compliqués. Cependant, à chaque étape, se retrouve, transformée, sublimée peu à peu, l’éternelle inquiétude.
La soif de l’Unité perdue, l’obscure soif de Dieu, embrase l’Univers.
Certes, mille preuves physiques ne valent pas une seule intuition de l’âme.
Ce désir, ce besoin d’Unité tourmentant la Création qui se connaît séparée, nous l’éprouvons au plus aigu de l’esprit. »

Marcel Hennart

mardi 29 juin 2010

Expérience ...


"Au moment même où l'on veut saisir l'instant qui passe afin d'en tirer quelque chose, celui-ci semble nous échapper.
Quiconque cherche à tirer quelque chose de son expérience présente s'en trouve séparé par là-même : il est sujet, et elle objet.
Il ne voit pas qu'il EST cette expérience, et que s'efforcer d'en tirer quelque chose revient à se poursuivre soi-même."


Alan Watts
« Man, Woman and Nature »

mardi 15 juin 2010

Evidence...


Le grand âge, un temps pour l’ Evidence…


Il était jeune, fier et beau comme l’arrogance…

Comme une eau claire pourtant, elle s’est tenue là, s’écoulant sereinement, attentive cependant à des impressions oubliées, à des vapeurs et des rumeurs anciennes s’élevant des cavernes qu’ elle pensait soigneusement cadenassée…

Accueille, s’était-elle murmurée aux sillons d’une intimité bouleversée …observe ce qui, comme sur une roche grumeleuse, s’accroche encore et colle aux racines de l’arbre de chair… Accueille. Accueille en connaissance, qu’il ne s’agit que d’un murmure cellulaire et non de Toi…

Ecoute, tranquillement, la rumeur qui parle et ramène à la conscience le souvenir vain des jouissances éphémères, des souffrances arides au goût de sel, au goût de fiel, qui ravine et use les lèvres, embrume et noie le regard sous les larmes d’une nostalgie éprouvante.

Laisse… Laisse passer et retourner au sommeil les ombres carnassières des désirs de jeunesse qui miroitent aux parois lustrées et illusoires des étreintes charnelles…

Observe en ce rappel, l’écarlate et sinueuse vibration qui en d’étranges saccades te creusaient les reins et déportaient la toute puissance de ton souffle en t’éloignant de la source de ton être sensible et fluidique…

Accueille, écoute, observe… puis abandonne…

Abandonne et Vois, retrouve le goût de la Source vive de ton être, joyeusement pétillant de tendresse, libre et intrépide, de cela qui est vêtu simplement de neutralité bienveillante, et du voile léger, simple et pur qu’offrent l’œil et l’oreille du cœur…


Ici, en Cela, règne l’Evidence…

jeudi 3 juin 2010

Imaginer ...


Ah ! Quelle beauté, quelle étrange affaire que l’Imagination, que cette aptitude, dite « artistique », à degrés divers suggestifs…
Quel pays des merveilles sans cesse renouvelé et pourtant toujours en relation avec le degré actuel de la conscience humaine. Que pourrions-nous imaginer qui ne soit déjà inscrit en mémoire, et interprété « mentalement », inscrit dans les circonvolutions extraordinaire de l’enchevêtrement… cependant si ordonné… des circuits chimico-électriques d’un cerveau que nous utilisons, ici et maintenant, à peine à dix pour cent…
Tout, procède de l’Imagination… de la « mise en images » du contenu de la conscience actuelle de notre humanité…

Que l’on médite « vraiment », s’offrant l’opportunité d’ouvrir les zones généralement inactives du cerveau, que l’on pratique le Yoga, que l’on se relaxe profondément ou que nous pratiquions le rêve éveillé, tout ce dont nous sommes conscients ne s’émarge que de la mémoire collective, qu’elle soit pensée individuelle, quelle soit pensée ethnique, ou encore dans les rêves et les songes, pensée archétypale. Et ce monde de la pensée régit par la conservation en mémoire, conscient et inconscient entremêlés, ne permet pas - pas encore - d’évoluer si largement en conscience que tout notre environnement s’en trouverait transformé.
Nouvellement crée.

Ce qui semble être, une création artistique, reste incessamment un produit de la pensée, une élaboration plus ou moins intellectuelle, plus ou moins sensitive, quand bien même elle émergerait de ce que nous appelons l’inconscient.La Magie, l’Alchimie des actions créatives ne donne pas encore sa pleine mesure, mais c’est grande Joie que de se reconnaître liés, par la pensée et l’Imagination commune et partagée, à ce monde objectif et d’objets pour lesquels, l’impression, la sensation, mots abstraits par excellence, offrent une réalité.Immense devrait être notre Joie de se retrouver si pleinement, si objectivement liés à cette Terre, à notre Terre, ce minuscule grain de Lumière Bleue, qu’un Mystère doué d’une plus complète Imagination a organisée si magnifique, si parfaite pour l’évolution de la conscience humaine……Si cet humain daigne, enfin, de ne plus cultiver en sa mémoire, l’idée illusoire qu’il est le Maître de ce monde et de son Univers… Imaginé…

Et s’il consent à tourner son regard vers ce qui lui reste Inconnu au centre même, de l’Imagination…

Mutti

mardi 25 mai 2010

Quête... d'amour ...


Pour le plus grand nombre l’amour est une quête, surtout une ATTENTE…
La recherche, assidue, d’une satisfaction qui comblerait tous nos manques en lesquels se glissent sournoisement l’idée que nous serions, en droit, de recevoir cet amour plutôt que de le donner sans attendre.

La sensation, l’idée du manque est si forte, si douloureuse, si envahissante…

C’est ainsi, en cette idée du manque que l’amour devient une sorte d’objet à acquérir impérativement !
Ô miracle, l’amour, que je vais rencontrer, que l’on va me donner, va combler mes rêves les plus intenses, mes attentes les plus opiniâtres, me procurer un florilège de satisfactions… quel soulagement !

La ronde, le règne, du « je t’aime, alors, aime moi », et plus tragiquement encore, le règne du « je t’aime à condition que tu sois et que tu m’aimes tel que je le désire » commence...
Et comme toutes les rondes, n’en finit plus de tourner...

Cette attente est un gouffre sans fond en lequel on accumule toutes les doléances, nauséeuses, récriminatoires, du croire savoir aimer, alors que l’on ne fait que quémander ce dont l’autre, le plus souvent, est aussi, en manque et cherche, et appelle… à tous prix !

Et l’impression généralisée du manque d’amour génère une entité personnelle qui est incapable d’aimer. » Ou qui n’aime que sous « conditions ».
Comme si l’autre devait être, comme nous-sommes, ou comme nous voudrions qu’il soit.

Et pourtant, pendant ce temps d’attente et de soif d’acquisition, l’amour est là, en Présence de Vie, il n’est ni un objet, ni un sentiment, ni un idéal.
Il est le mouvement spontané en tout ce qui est, et vit et ne peut se faire l’objet d’une récupération égotique, d’aucune sorte, ni moraliste, ni religieuse, ni philosophique …

L’amour est le mouvement, le chemin dont on peut percevoir la trace dans le mystère de chacun, là, où son devenir Humain « pro-vient » de ce qu’en sa profondeur, il EST amour…

dimanche 16 mai 2010

Ondes... de pensées


Elle, la pensée, se promène et fige en mots ses broussailleux allers retours.

Les plages du silence ne s’éternisent jamais dans l’ici et le maintenant.

Alors, Elle pense la pensée… Elle pense à toi, à vous, Elle pense à lui.

Et sous la plume qui ne trace jamais que les mots d’hier, Elle pense à toutes ces rencontres que la vie organise comme un brouillon de soi-même pour se mieux voir.
Se mieux connaître et reconnaître en de multiples facettes.


Pas toujours reluisantes les facettes, pas toujours plaisantes à regarder, mais tout de même, cette observation du moi par le monde, c’est fascinant.

Dans le doux de l’instant, le bon, le plaisant, lui, existait bel et bien et véhiculait d’harmoniques miroitements.

Persistante la mémoire… Elle pose au fond de l’œil le dessin du feutre bleu à pointe fine qu’il tenait entre ses doigts laissant l’encre bleue s’écouler en veines fines et peupler le carnet d’écriture le nourrissant de mots, de phrases courtes ou longues.
Mots et phrases brassent les idées qui trottent et se frottent au désir d’incarner les mots, de les enclore en poème, en roman, d’inscrire une histoire du temps… d’inscrire un moi dans l’histoire du monde.

Persistante la mémoire… Elle ouvre l’espace en lequel ils se parlaient, se taisaient aussi, au rythme de l’existence partagée qui va, et qui vient, des échanges qui vont et qui viennent. Un espace ouvert au privilège, de parler, de tout, comme de rien… l’extraordinaire privilège de participer au miracle des rencontres et d’entretenir le plus sincère des dialogues.

Persistante la mémoire… qui dessine la rencontre et la pose en esprit, là, comme si l’échange se tenait dans l’actuel et cherchait encore à effacer les mystères de l’un et de l’autre, énonçant en duo tout ce qui au quotidien de l’existence permettait le dévoilement.

Persistante la mémoire… qui sans nostalgie, enregistre simplement la Joie de l’échange…

La Joie des duos qui se forment, ou se déforment dans les replis du temps et ne déclinent que le mouvement imparable, inextinguible de l’éphémère sensation du réel …

La pensée, la mémoire, ne pense plus qu’à La Joie… qui résiste au temps qui passe.

Mutti

samedi 8 mai 2010

PAUSE



LES CHATS

Les amoureux fervent et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison;
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eut pris pour ses courriers funèbres;
S'ils pouvaient au sevrage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal


mardi 4 mai 2010

Lune du VESAK (ou Wesak)



Ambre a dit…
c'est quoi la fête de Vesak ?


Cycliquement, tel le mouvement du flux et du reflux des océans, l’énergie spirituelle des boddhisattva afflue sur ce monde permettant l’élévation de la conscience collective et individuelle selon l’aptitude que l'on a pu développer pour recevoir ces hautes et subtiles énergies…

Les traditions bouddhiques ainsi que certaines traditions chrétiennes font état que cet afflux d’énergies spirituelles est particulièrement actif au cours de la pleine lune montante, et gagne en puissance lors de la PLEINE LUNE, ce moment où l’énergie solaire inonde la face lunaire permettant à ce rayonnement subtil de se répandre sur la Terre.

La pleine lune de Pâques ainsi nommée, Fête du Wesak en Orient, est reconnue par les initiés de divers mouvements spirituels ésotériques comme l’évènement cyclique, annuel, le plus important pour l’humanité dans son ensemble, diffusant puissamment les énergies spirituelles dites de BONNE VOLONTE, en UNISSANT l’énergie Bouddhique de la SAGESSE et l’énergie Christique de l’AMOUR
De nombreux témoignages attestent de la puissance de ces cycles de diffusion des énergies spirituelles au bénéfice de l’élévation de la conscience objective, tant collective qu’individuelle, générant de ce fait, l’évolution permanente de la Conscience au sein de l’humanité incarnée…

Toute philosophie ou religion émane des énergies émises au cours des cycles du temps objectif. Energies reçues pleinement par des êtres d’exception aptes à en diffuser la puissance, quand bien même une certain nombre de récupérations mentales atténuent et font déraper la diffusion…
Au-delà de ces récupérations mentales qui anthropomorphisent ou déifient les « éveillés » récepteurs-émetteurs des énergies les plus hautes, telles que la Sagesse au temps du Bouddha Shakyamuni, ou l’Amour au temps du maître dit Jésus, il s’agit pour l’humanité incarnée d’en devenir le récipiendaire parfait (le vase alchimique en quelque sorte ;))… au cours et au rythme du temps objectif des cycles évolutionnaires… parfois « révolutionnaires » ! ;)


Puissent ces énergies du temps présent m'avoir éclairée ainsi que le plus grand nombre...

* * *
Cette Fête célèbre principalement la naissance, l'éveil et la mort du Bouddha, évènements qui selon la tradition se sont déroulés durant la nuit de la pleine lune du mois de vesaka (avril-mai, ce qui entre en correspondance avec la Fête de Pâques chez les occidents).
C'est l'instant de la réalisation de la nature impermanente et inconditionnée de tous les phénomènes...


[...] "Il perçut la présence de plusieurs êtres dans son propre corps : des vies organiques et inorganiques, des minéraux, des mousses, des herbes, des insectes, des animaux et aussi des humains. Il vit qu'au même instant d'autres êtres le contenait également et eut la vision des ses propres vies passées, de toutes ses naissances et de toutes ses morts. Il assista à la crréation et à la destruction de milliers de mondes et autant d'étoiles.
Il ressentit les joies et les peines de chaque être vivant - nés d'une mère, d'un oeuf, de la fission... se divisant eux-mêmes à leur tour en de nouvelles créatures.
Chaque cellule de son corps contenait le Ciel et le Terre, et voyageait à travers les trois temps : le passé, le présent et le futur. [...]
Il vit d'innombrables mondes naître et mourir, de multiples êtres connaître des milliards de naissance et de morts. Il réalisa que ces évènements n'étaient que des apparences extérieures et irréelles, semblables aux millions de vagues se formant et disparaissant à la surface de la mer éternelle. Si les vagues comprenaient qu'elles ne sont que de l'eau, elles dépasseraient les notions de naissance et de mort et connaîtraient la véritable paix intérieure, se débarrassant ainsi de toute peur.
Cette révélation permit à Gautama de transcender le cycle de la naissance et de la mort, et il sourit.
Son sourire était pareil à une fleur s'épanouissant dans cette nuit profonde qui s'illumina d'un halo de lumière.
C'était le sourire de la compréhension sublime, l'intuition de la purification de toutes les souillures." [...]

Thich Nhat Hanh - Sur les traces de Siddharta -


samedi 1 mai 2010

PREMIER MAI


Doux Week End à vous tous, Amies et Amis


Que ce bouquet virtuel accompagne
tous les brins de cette clochette de bonheur
que vous recevrez aujourd'hui


Tendresse

mardi 27 avril 2010

Que faire, maintenant ? ...


[…] « La tâche de notre existence consiste à utiliser ce qui nous a été donné pour nous éveiller.

S’il existait deux personnes exactement identiques – même corps, même parole, même esprit, même mère, même père, même maison, même nourriture, tout identique -, l’une d’elles pourrait utiliser ce qu’elle a pour s’éveiller et l’autre pour en éprouver encore plus de ressentiment, d’amertume et d’aigreur.

Peu importe ce qu’on reçoit, difformité physique, très grande fortune ou, au contraire, très peu d’argent, beauté ou laideur, stabilité ou instabilité mentale, vie dans une maison de fous ou bien au milieu d’un désert où règnent la paix et le silence.
Tout ce qui nous est donné peut nous éveiller ou nous endormir.
Tel est le défi que lance le maintenant : « Qu’allons-nous faire de ce que nous avons déjà – notre corps, notre parole et notre esprit ? » […]

Extrait de « Entrer en amitié avec soi-même » de Pema Chödrön

(chapître 7 – adopter une perspective plus vaste)


jeudi 15 avril 2010

Vacances...


Et voilà, c’est bientôt, c’est demain … l’heure des vacances

pour nos enfants et nos petits enfants…

Ah oui… pour les grands-mères aussi… m’ont-ils dit…

Alors c’est ainsi,

Je prends mes jeans, quelques pulls et un sac – euh ! Pas trop rempli…

Et avec ces arbres et ce jardin déjà tout fleuris, je vous dis,

A tout bientôt mes amies (is)


Tendres bises à tous


Mutti

mardi 13 avril 2010

Labyrinthe...



Il est en ce que nous nommons le mental, en ces vagues de pensées qui nous environnent incessamment, des zones de paix et des zones de turbulences et tout aussi incessamment chacun s'y promène, les uns consciemment, d'autres inconsciemment...

La zone de turbulence et le rythme chaotique de ses chants négatifs, destructeurs et haineux laisse celui qui se fourvoie sans conscience en cette zone, aux prises des vagues hurlantes et grimaçantes qui le heurtent, le frappent, le ballotent en tous sens, ne lui laissant presque plus que le choix de la souffrance où résident les pensées que l’erreur et le mal n’appartiennent qu’à l’autre.

La conscience, qui s'accorde aux divers rythmes harmonieux des chants d'amour, de paix, et des paroles magnanimes, permet la navigation en toutes zones, sans se perdre ni se laisser toucher par les effluves de l'irresponsabilité qui règne dans les zones de turbulences...
Parfois la rencontre de quelque compagnon de route que cette zone de turbulence se préparait à noyer sous les lames aigües de son flux négateur invite l’ami, lui ouvre les portes de sa maison, de son cœur. Conscient de ce mystère labyrinthique, il accepte de pénétrer la zone afin d’offrir une aide à ce compagnon qui lui semblait avoir lancé l’appel ...

Ce n’était que folle audace ou grande naïveté.

Dans le labyrinthe, les forces tumultueuses, tel un tsunami dévastateur, s’enroulent autour de l’audacieux, du naïf amoureux et le désarçonnent… puis sur un instant, l’instant d’une profonde et vive respiration… aspiration, inspiration, le flux vital réanime ce naïf audacieux et l’emporte sur la rive paisible, loin du labyrinthe…

L'esprit conscient se meut librement, absout de tous ressentiments.

Il vit joyeusement sa liberté d’être ce qu’il est.

Il rejoint toujours la compagnie de ceux qui invitent à entendre, à danser et à chanter l’harmonie vitale hors du labyrinthe, de cet espace où personne ne peut aider personne s’il ne trouve d’issue en lui-même, et s’exerce à rejeter toutes les formes que peut prendre… le fil d’Ariane…

vendredi 9 avril 2010



C'est même chose que d'aimer ou d'écrire.
C'est toujours se soumettre à la claire nudité d'un silence.
C'est toujours s'effacer.

Christian Bobin
Lettres d'or

vendredi 2 avril 2010

Miroir de l'Esprit


Quand au-delà de tous dogmes, de toutes pensées énoncées comme vérité que l’on saisirait telles ces opinions qui découpent et tranchent nos faires au quotidien.

Quand l’amour et l’amitié sa parèdre nous posent tranquilles, à l’écoute de ce que l’on voit, de ce que l'on ressent, de ce que l'on touche, de ce qui appelle, interpelle …

Quand l’œil, l’oreille et l’esprit se tiennent quiets abandonnant la course du mental et de ses croyances…
Quand la bouche ne délivre plus que des mots d’accueil et de tendresse…

Quand la main même abandonne tous gestes synonymes de belligérance, et ne s’ouvre plus que pour délier les chaînes de celui qui se pense et se croit prisonnier du monde et de ses souffrances…

Quand notre cœur ainsi s’offre à l’infini sans cause et honore tous les points intérieurs et extérieurs de l’espace, la source du Miroir de l’Esprit, en tous les reflets, apparaît…

dimanche 28 mars 2010

Le Pèlerin du Temps



L’homme est un pèlerin du temps……

Et lorsque le temps retient quelque instant le pèlerin dans le magma des ses impressions psychologiques environnementales, l’œil frontal, tel le zoom d’un appareil photo guide la conscience vers une compréhension plus vive, plus nette, des opérations du temps.
Le voyage est difficile, et lent, pour quiconque se complaît encore à croire qu’il déroule l’existence au gré de ses personnels désirs.

Dans le désert virtuel d’un mental programmé, le tissage serré des impressions et des sensations se révèle telle une sombre forêt à l’orée de marécages profonds en lesquels le voyageur peine et s’essouffle.

Et quand bien même il atteint la forêt, s’imaginant se sortir du bourbier exhalant ses humeurs acides, le voyageur osera-t-il, plus loin, plus profond encore, s’engager dans l’ombre, se confronter aux arêtes épineuses des ronciers et du fouillis forestier qui ralentit le périple et enracine l’angoisse et le désespoir ?

Avant même que d’approcher l’orée de la forêt, la tentation est grande de s’abandonner au bourbier, de laisser la vase envahir les sens et d’y enfouir toute conscience au point de n’être plus en mesure d’entendre l’étrange et joyeuse clameur des oiseaux mythiques qui s’ébattent sur la canopée des grands arbres, entonnant le chant d’appel qui entraînera le miraculeux sursaut du pèlerin.

L’appel du vide est un miracle, c'est l’instant de l’abandon, du saut extraordinaire qui emporte le voyageur à l’assaut des drus embroussaillements qui préparent aussi bien le timoré que le téméraire à la pénible traversée de la forêt.

Découvrir la clairière est la plus suave des espérances, mais aussi la plus dangereuse des aventures pour qui s’avance dans l’idée que la réussite de cette traversée est une acquisition personnelle.

La Vie est un langage, la Nature est son chant…

jeudi 25 mars 2010

La colère ....

La colère, sainte ou mauvaise conseillère ?

Selon l’enseignement du Bouddha, les trois sources principales du malheur humain sont l’ignorance, l’avidité et la colère. Pourtant, les maîtres bouddhistes, dans le zen en particulier, entrent dans de retentissantes colères, pouvant aller jusqu’à la violence physique.
Pour les chrétiens, la colère est un des sept péchés capitaux.
Mais Jésus a chassé sans douceur les marchands du temple et s’emportait parfois contre ses disciples (« arrière de moi, Satan »).
Et si le sens commun affirme que la colère est mauvaise conseillère, le langage courant nous dit aussi qu’il y a de « saintes colères ». La colère est-elle toujours à fuir, ou y aurait-t-il de bonnes colères ?
Et comment discerner ?
Pour y voir plus clair, analysons une situation concrète. Quelqu’un me bouscule dans la rue, et la colère m’envahit. Mais cette dernière est-elle le sentiment premier ? Non. Derrière la colère, si j’y prends garde, il y a d’abord une souffrance - par exemple, un sentiment d’humiliation, qui me renvoie à des expériences d’enfant où j’ai eu l’impression qu’on ne tenait pas compte de moi... Et cette souffrance, je n’en veux pas.
Pour ne pas la ressentir, je vais alors me mettre en colère contre la personne qui m’a bousculé, en forgeant l’illusion que celle-ci est la cause de ma souffrance.
En réalité, cette personne n’est que l’occasion qui a réveillé une ancienne émotion.
Et ma colère contre elle n’est qu’une manière d’empêcher cette émotion de refaire surface : une forme d’anesthésie.
En colère, je me détourne ainsi de ma vérité affective, en direction d’un bouc émissaire qui n’a eu d’autre tort que d’entrer en résonance avec un ressenti que je refuse, c’est-à-dire avec mon propre inconscient.La colère est donc une manière de se séparer de soi, de la vérité de ses propres émotions.
Une telle colère, on peut la réprimer à son tour, et l’on est alors doublement coupé de soi ! Il est donc bon d’apprendre à exprimer ses colères refoulées. Mais la colère est elle-même une forme de refoulement, une manière de ne pas éprouver certaines émotions trop douloureuses. Pour cette raison, c’est souvent en accueillant les larmes que l’on guérit vraiment de sa colère.
Mais il est clair que la colère que l’on vient de décrire ne saurait être celle du Christ ou d’un maître zen.
Pour s’en tenir à ce dernier exemple, ce qui caractérise un sage, c’est précisément qu’il ne refuse aucun sentiment. De même que les objets charriés par le courant laissent intact le reflet de la lune dans la rivière, sa conscience accueille et laisse s’en aller chaque émotion qui se présente.
Qu’est-ce donc que la colère d’un maître ?
La simple affirmation d’un désir - par exemple : celui que l’autre soit, qu’il devienne enfin qui il est. La colère, alors, n’est que la manifestation de la puissance de ce désir, face à la force de l’opposition : l’ego, le mental, les défenses et les illusions qui empêchent le disciple d’être vraiment lui-même.

Ainsi existe-t-il deux formes de colère : la colère-refus, qui transforme le refus de ressentir, en haine de l’autre ; et une colère qui dit oui, que l’on appelle une sainte colère, car on sent qu’elle est pure : elle n’est pas fondée sur un refus, elle est un sentiment premier, l’auto-affirmation du désir créateur face à l’inertie de l’obstacle.
La vraie colère est une énergie créatrice, au sens où la création demande de détruire les formes anciennes afin que de nouvelles puissent émerger. En ce sens, la colère divine qui détruit l’ancien (qu’on pense au Déluge) est, malgré les apparences, une colère d’amour.

DENIS MARQUET

lundi 22 mars 2010



Mon Amour, ne me demande rien, je ne sais rien,

Sinon, de n’être pas le regard et cependant voir,
De n’être pas l’écoute et cependant entendre,
De n’être pas l’amour et cependant aimer,
De n’être pas la parole, et cependant parler,
De n’être pas les mots, et cependant écrire,
De n’être pas le silence et cependant se taire,
De n’être pas la souffrance et cependant souffrir,
De n’ être pas la liberté,
Et cependant, d’être libre
D’observer, d’écouter, de parler, de me taire,
D’accepter de souffrir et de comprendre la souffrance,
De sourire, de rire,
Et d’Aimer…

Ne me demande rien, je ne sais rien,
Sinon jouir de la pluralité de l’être
De la fraîche saveur de la rosée du matin,
De la mélodie de l’abeille qui butine,
De la douceur du pas sur l’herbe
De l’âpre ronronnement de la ville
Du claquement des talons sur l’asphalte
Du soleil animant les objets de leur ombre
De la pluie qui clapote sur la fenêtre
Explosant ses gouttelettes au balcon

Ne me demande rien, je ne sais rien
Je ne sais que jouir des beautés de la Terre
Du bruissement de l’Aum universel
Du ruissellement des larmes qui adoucissent les cœurs
Des rires qui éclatent libérant de la misère
Des cris de rébellion qui lavent les hontes
Des chants de joie qui habillent l’instant
Des caresses tendres qui unifient les corps
De l’arôme de l’amour qui ne possède rien
De l’étincelle dans le regard d’en face

Je ne sais qu’oser être
Dans la joie
De ce qu’ici et maintenant,
Nous sommes …

jeudi 18 mars 2010

Le Cri de l'Aigle...



Nouvelle date anniversaire de la naissance de mon premier enfant…
Le temps suit son cours en nos esprits et renouvèle ainsi certaines dates d’importance que nous ne pouvons oublier, quelque chemin de transcendance que nous ayons parcouru…
Et le temps de ce monde marque pour chacun des avènements mystérieux…

Certaines d’entre vous chères amies, et certains d’entre vous aussi chers amis, ont déjà lu lorsque j’écrivais dans Miroirs et Reflets, ce « Cri de l’Aigle », cet instant miraculeux où la femme offre au monde un enfant du verbe…
Pour ma fille dont c’est l’anniversaire,
Pour toutes les femmes connues ou inconnues en instance de ce mystère,
Pour mon fils devenu père,
Pour tous les hommes qui semblent méconnaître l’infinie valeur du principe féminin

Je retranscris, ici, ce « Cri de l’Aigle »….




Accroupie au plus intime de la Terre, éperdue de souffrance et de joie, seule sous le miroir du ciel, une femme accomplit le rite immuable du plus grand des Mystères.
Du monde bouillonnant de clameurs guerrières elle s’est éloignée… De ses bras douloureux elle cerne la rondeur lunaire de son ventre blanc.

Au rythme magicien des battements de son pouls, sous la houle du vent de l’arbre qui pulse sous sa chair, elle respire hâtivement.
L’air est limpide… si limpide, si ténu.
Impossible de le palper. Impossible de le retenir entre ses doigts.
Il n’inscrit là que le mouvement, qu’une vibration légère…

Comme en rappel au désir attractif involontaire, à cette pulsation amoureuse étrangère qui lors d’ébats furtifs lui avaient fait craindre de défaillir, elle s’accroche à l’air, elle le happe, l’engloutit.
Invisible, immatériel, il est le souffle utile, essentiel à ce que dans l’instant, elle se doit d’accomplir…
Ce n’est que par ce fil d’Air qui la relie au monde des Eaux où repose encore le fruit précieux du désir, par cette nourriture infime de l’âme et de l’esprit, que peut surgir la Vie Consciente.
Elle le sait, elle le sent.

Elle-même engendrée par l’air tandis qu’elle dormait assoupie sous les eaux, par les jeux du désir elle est devenue terre fertile.
Et là, maintenant, elle va devenir… Mère.

Tandis que des tourbillons violents agitent ses entrailles visant à expulser du nid des eaux cette nouvelle graine de Vie…
Tandis qu’une onde souterraine soulevée par le vent puissant de l’arbre qui pulse sous la chair, un orage aux lueurs d’un feu électrique inconnu, gronde, et illumine d’éclairs fulgurants le profond de la caverne lunaire…La foudre surgit…. brise les chaînes et les liens du déni de l’espace ouvert …

Un Enfant du Verbe est né.
L’appel de l’Air a effectué son office.

Le monde, s’agitant sans respirer dans les ténèbres des faux espoirs d’irrémédiables attentes déçues, n’a rien entendu du Cri de l’Aigle.


Mutti écrit en mars 2009

jeudi 11 mars 2010

Inconnaissance...



Sous le regard, la forêt s’étend, se niche, dessine la colline, se moquant bien de savoir de quelles essences elle se constitue.
Il n’y a que ce moi, seulement un regard, rien qu’un regard qui, par saccade se fige et croit s’animer au rythme de ses multiples interrogations : qui est celui-ci ? Qui est celui-là ? Qu’est-ce que cela ?

La Nature s’indiffère de ce qu’Elle Est, arbre ou forêt toute entière, vallée ou colline, éléphant ou gardénia, homme de chair ou cristal, Elle Vit…
Elle vit chacune des fractions animatrices de l’Intelligence qui la compose comme une symphonie, toujours inachevée….

Ce ne sont que des éclats de « moi », des personnages, d’ombreux reflets du soi animés d’un mouvement virtuel, alourdis et embarrassés par le flot de leurs faires, qui étiquettent ce qu’ils croient voir en termes d’objets et déclarent formellement toute vision comme une nécessaire possession.
Ne souhaitant rien lâcher de peur de ne plus exister, les personnages nomment et catégorisent ce dont La Nature s’indiffère en Vivant chaque fraction de ce qu’Elle Est Tout Cela.

Dans le centre du regard, qui coexiste avec elle et en elle, sinon la verrait-il, la colline se dissout n’offrant plus d’espace pour se différencier dans le voir … il n’existe plus de différence que pour le savoir, dans la mémoire de ce qu’elle est là et que ce corps est là la contemplant, soudés par l’instant communicatif particulièrement relationnel.

Silence, Immobilité, Immuabilité … Amour.

Le je, reste là, c’est sûr, enregistrant, mémorisant sans le vouloir ni le savoir l’instant sublime d’une rencontre immortelle.
Mémoire … d’une couleur intensément vivante, verdoyante d’une atmosphère irisée de mille et mille vies se côtoyant sans se heurter, dans un espace sans espace qui cependant enregistre et inscrit l’instantané des formes multiples que peut prendre un monde de conscience prévisionnelle.

Que sais-je ? Que savons-nous ?

vendredi 5 mars 2010

Retour... en Miroirs...


Près de la fenêtre, face à la rue qui déroule ses kilomètres vers un ailleurs infini, mon regard accroche la lumière de la colline environnante. Immobile, soudainement coite au profond et au-delà des sens … réalité, miroirs, reflets … que sais-je ?
Tout se trouve confondu dans un instant de paix inimaginable !

La colline, immobile … et ce moi … qui regarde hors de la fenêtre, immobile aussi, la contemplant.
Que sais-je d’elle et de qui la contemple ?
Que savons-nous … du regard, de la fenêtre, de la rue qui déroule ses kilomètres que quelque autre regard tronçonne et mesure ?

Que savons-nous … de la colline qui, en deçà de son immobilité, paraît frémir sous l’air du temps que la pensée désigne quelque instant, à l’extérieur du regard tranquille.
Que veut dire cet instant qui se creuse au fond du regard, qui se gonfle et s’élargit, générant entre elle et ce moi, comme un sourire de reconnaissance, une vallée en laquelle le monde défile, revêtant le site mémorisé de tous les autres paysages possibles …

… et tandis que les maisons de la vallée se dénudent une à une sous la force habile de la pensée qui les gomme ou les reconstruit à la lueur de la mémoire des mondes …

La Nature, alentour, se tient tranquille, toujours elle-même...


Image dans "Miroirs et Reflets" 2007

lundi 1 mars 2010

Place of Spirit


Soen-sa dit : « Où est l’intérieur ? Où est l’extérieur ?
- L’intérieur est ici dedans, l’extérieur est là dehors.
- Comment peux-tu séparer ? Où est la frontière ?
- Je suis à l’intérieur de ma peau, et le monde est à l’extérieur. »

Soen-sa dit : « C’est la peau de ton corps. Où est la peau de ton esprit ?
- L’esprit n’a pas de peau
- Alors où est l’esprit ?
- A l’intérieur de ma tête.
- Ah, ton esprit est très petit ! »

(- extrait d’un dialogue entre le maître zen Seung Sahn - dit Soen-sa et un étudiant)


Lama Denys Teundroup dit :

« L’esprit est le secret le mieux gardé qui soit
car ce qui le cache est ce qui le cherche… »

mardi 23 février 2010

Somewhere... Sometime



"S'il y a des obstacles, ce n'est pas l'infini,

Si cela se compte, il ne s'agit pas d'étoiles,

Si cela tremble ou s'agite, ce n'est pas une montagne,

Si cela croît et décroît, ce n'est pas un océan .....

Si cela passe sur les ponts, ce n'est pas une rivière,

Si cela se capture, ce n'est pas un arc-en-ciel.



Voilà les paraboles des six perceptions extérieures."


Milarepa

dimanche 21 février 2010

De Bleu... et de Vert





" Vigilant et inventif, l'enfant qui n'a ni passé,
ni références, ni jugements de valeur,
vit, s'exprime, joue dans la liberté."

Arnaud Desjardins


mercredi 17 février 2010

Silence de l' Amour...



« L'amour est le miracle d'être un jour entendu jusque dans nos silences, et d'entendre en retour avec la même délicatesse : la vie à l'état pur, aussi fine que l'air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse. »

Christian Bobin
(Ressusciter )



« Comment sortir de soi ? Parfois cette chose arrive, qui fait que nous ne sommes plus enfermés : un amour sans mesure. Un silence sans contraire. La contemplation d’un visage infini, fait de ciel et de terre. »

Christian Bobin
(Lettres d’or)

samedi 13 février 2010

Entre toi et moi



Entre toi et moi, juste un fil de Soi

Une vibration subtile, une onde secrète

Pour Aimer, s’aimer,

Pour s’éprouver parfois.

Pour se goûter,

Pour cœur à cœur se laisser toucher.

Pour s’écouter, se regarder,

Pour se connaître

Et se reconnaître

Libre

Dans la Présence

lundi 8 février 2010

Vivre... c'est Agir ...



Vivre, c’est agir,
Là où l’on est,
Là où cela se peut,
Même en silence,
Secrètement,
Discrètement,
L’indignation juste posée dans le nid du cœur, aux creux des paumes et au bout des doigts…

Tant de paroles, tant de gestes qui ne sont que les effets de l’ignorance.

Sur les sentiers du temps, trop ne savent ce qu’ils disent, ce qu’ils font, ce qu’ils sont, pourtant le cœur pardonne et poursuit sa route… l’amour vrillé aux talons de ses pieds, il marche et agit, sans défense et sans peur.

Discrète, l’indignation rivée au cœur, se fusionne à la compassion et trouve, très simplement, tous les outils de l’agir.



dimanche 31 janvier 2010

Vivre...




"Veux-tu vivre heureux ? Voyage avec deux sacs,

l'un pour donner, l'autre pour recevoir..."


Johann Wolfgang von Goethe

jeudi 21 janvier 2010

Réminiscence...



Dès lors que ne se formule plus la mémoire pourtant inextinguible et utile à la formation des mondes de conscience… Dès lors que la signifiance des mots se délie de l’image conceptuelle pour n’être plus que jaillissement du Verbe… Dès lors que le corps pensé ne traduit plus seulement la forme mais l’ÊTRE… Nous sommes, ce qui, toujours, a été, Est et sera…

Et nous le sommes, au sein même de ce qui s’avère être, impensable, inconnaissable…

Et nous le sommes, au sein d’une clarté en laquelle, plus rien ne peut être dit.

Et là - quand bien même le vêtement physique et mental en manifeste la conscience, ou non, la croyance, ou non - se trouve être le lieu, l’espace en lequel, chaqu’UN est, l’Unique… le lieu, l’espace où repose le mystère des cycles de la manifestation, claire ou voilée.

Dès lors que l’Intuition nous guide et nous conduit sur le chemin de la reconnaissance de l’Unique en chaqu’UN - quelque soit le degré de conscience ou d’ignorance, quelque soit le mode de sa révélation formelle - la compréhension, la tolérance, la compassion, l’amour inconditionnel se déploient, sans panoplie ni apparat, bien au-delà des convictions signées par l’opinion, ou par un idéal rêvé…

Dès lors, au quotidien des ressentis, sur la trame noueuse des vécus existentiels que les spirales de la pensée exécutent point à point sur la ligne sans commencement ni fin du temps, coexiste la claire conscience que demeure en chaqu’UN, en sa traversée des tempêtes de la souffrance et des vents de douleurs, l’espérance de découvrir la joie derrière les nuages sombres…

En cet éprouvé des drames humains, l’amour et la joie ne troublent en aucun cas la vue, elle se tisse d’empathie et de compassion.

« JE SUIS » est le Verbe de chaqu’UN…

« En Soi est l’éprouvé de la vie,
En Soi est l'accueil, la fleur qui se cueille,
L'Être qui se recueille dans la souffrance,
Au seuil de la liberté qui réveille
Le libre arbitre du rêve-veilleur.
Avec à chaque instant d'instant d'années,
Le vrai choix de parler ou de se taire,
Et d'aimer profondément cela,
En toutes circonstances d'Amour. »

mercredi 13 janvier 2010

Temps Zéro...


Au ciel du tranquille
L’Esprit sans mesure
Indéfiniment navigue
Au gré si simple
De la flèche du temps

Au ciel du tranquille
L’esprit sans mesure
Anime la nuit noire
Magicienne révélatrice
De la création du temps…

mutti

samedi 9 janvier 2010

Quelques mots...



Le moi, est un trop vieil enfant.

Sous les charmes du temps il se voile, se grime, se masque et ne se reconnaît pas.
Il pense, et pense, et pense …en se contemplant…
Sur le livre du temps, il écrit ce qu’il croit, ce qu’il pense et pourtant ne comprend pas.

De marge en marge, ici ou là, s’étirent, se griffent, grimacent, se mordent, s’étalent, s’enlacent, des mots d’hier, des mots du jour, des mots douleur, des mots fièvre, des mots d’ardeur, des mots électriques.
Aussi des mots de feu, des mots lumière…
Des mots d’amour, mots de tendresse,
Des mots de douceur,
Mots de satin, mots de soie.

Papiers et plumes en mains, rudes ou lisses, les mots s’échappent, les paroles roulent, les phrases s’insinuent. Des maux se préparent, se glissent aux replis du corps qui peine et souffre dans la fournaise d’âpres malaises, tous forgés, par les mots.
Tant de mots épais, si lourds, si laids, si dérangeants,
Ou si petits, si frêles, si déroutants.

Parfois des mots si beaux, si grands, si puissants…
Les mots du cœur vivant,
Du vrai, du véritable enfant
Qui doucement, tranquillement,
Lettre après lettre, dessine
L'Idée, les stances du Verbe,
Du créateur de la ronde des mondes,
De la danse éternelle et infinie de La Vie.

Pour que les maux s’allègent, pour que les maux s’épuisent, que les corps s’illuminent,
La Vie nous invite, très simplement …
A accepter la pulsation,
A s’imprégner du rythme
Pour avec Elle,
Joyeusement,
Apprendre la valse
A trois temps…

Et danser…


lundi 4 janvier 2010

Bien Veillance ...



Metro.

La foule se presse sur le quai. Attente. Impatience.
Un homme en colère hurle, invective et bouscule les passants, surtout les femmes…
« Toutes des putains ! Vocifère-t-il …

L’agression, verbale, semble tomber à froid…
Regards d’hommes… Sourires faibles, goguenards … indifférence craintive !
C’est un ivrogne… murmure l’un d’eux, un pov mec !

Quelques femmes assises, se lèvent, s’écartent, s’esquivent…

Une femme, âge certain et assuré, s’approche tout près de l’homme.
Pourquoi, lui dit-elle, en chuchotant l’interrogation…
Pourquoi ne serions-nous toutes que des putains, ne sommes-nous pas avant tout, des amies, des mères, des grands-mères.
La voix douce, interrogative, lève un accent de curiosité dans l’œil de l’homme, interrompt l’invective prête à surgir, inonde la souffrance brûlante de la colère et l’éteint.
L’homme lui fait face, se laisse envahir par le regard bienveillant qui l’invite à s’asseoir…
Parlons de cela, ajoute la femme, voulez-vous ?

S’avisant de la main qui montre le banc, l’homme s’assied.

Une rame se glisse à quai, la foule impatiente s’engouffre dans les wagons.

Sur les bancs de plastique bleu, un homme, une femme, deux êtres, se parlent, doucement...