« L’harmonie fut ma mère dans la chanson des arbres et c’est parmi les fleurs que j’ai appris à aimer. »

Friedrich Hölderlin

jeudi 19 août 2010

Assise ...

Le temps, les formes, l’apparence, le mental discursif déroulant incessamment des pensées errantes et insaisissables qui s’enfuit de seconde en seconde… interrogations démultipliées qui ne trouvent en réalité jamais de réponses tangibles… Tant d’années passées, et à venir dit-on… sans en comprendre véritablement la nécessité, sans en saisir l’utilité vitale… la vision déroutée par le vagabondage des gestes mécanisés qu’organisent des émotions passéistes, des certitudes amalgamées en un savoir dirigiste créateur de passions contradictoires…

Tant d’agitations qui clouent au pilori les actes les plus simples et les déforment à coups de volonté… opiniâtre…

C’est décidé, je me dois de m’asseoir… me voilà donc, assise…

Dès lors, tout, dans la perception du monde en lequel l’on se pense être et vivre apparaît comme notre propre création, expérience sensitive bien différente de ce que ce qui se dit, de ce que l’on a entendu, ici ou là, avant de s’asseoir en soi, avant de se concerter soi-même au centre de l’apparence et au-delà …
Dans le ressenti étrange, mais confortable, d’une assise qui unifie chaque parcelle, chaque cellule d’un corps immense et lourd, la perception fausse de l’unité corporelle, de cet objet perçu comme réalité, se dessine autrement, se vaporise et se démontre toute entière contenue dans le temps et ses mouvances, non plus traquée par l’éphémère, la disparition, la dissolution… mais aérienne, volatile et libre de se mettre en image et en forme, à la mesure et à la hauteur d’une essentielle imagination créatrice.
La fluidité et l’élasticité, la plasticité amoureuse des ondes lumineuses qui offrent l’illusion de la solidité manifestent magistralement l’art subtil de l’éther.

Une autre forme de « pensée » suffit pour ordonner le mouvement et l’aspect de l’onde…. et n’existe alors plus aucun possible arrêt sur image ; le mouvement, l’ondoiement se perpétue incessamment au fil de l’idée d’un regard qui rythme un temps zéro sur le fil laser duquel s’ordonne le tout possible.Les ondes miroitantes se déploient d’un centre source à l’autre sans jamais discontinuer, c’est un voyage qui ne comporte aucune escale, un pèlerinage de formes mouvantes qui se déroule à l’infini dans l’infini…

L’espace est la matrice d’un regard en lequel, seules, les ondes lumineuses s’enlacent et se caressent et forment, selon l’intensité de leur baiser, volutes, sphères, tétraèdres et pyramides ondulantes qui, à peine dessinées se déploient, se rencontrent , et s’aiment, érigeant une multitudes de formes nouvelles tout autant attractives, floralies de rythmes nouveaux, symphonies de couleurs, d’odeurs et de sons pleins de saveur, qui renouvèlent frôlement et caresses, générant la naissance et l’animation de kyrielles d’ondes rayonnantes, irradiantes, créatrices en elles-mêmes d’organes subtilement numérisés par la mathématique d’un langage inconnu qui, bientôt, dans l’immensité d’un chatoiement réflexif feront entendre les adagios magnétiques des champs énergétiques vibrant de Vie, et une infinité inconcevable de sérénades chimiques… et bio-logiques…

Et dans la fourmilière de toutes les combinaisons de ce langage, logos créateur de l’éther, des liquides, des gaz, se traduit peu à peu la solidité apparente et éphémère des mondes …

17 commentaires:

Ariaga a dit…

J'ai lu. C'est un texte très riche et je dois revenir pour une seconde lecture. Ton image d'entrée est magnifique.

ambre a dit…

la création que tu as mise pour nous accueillir est superbe ! merci Mutti !! et belle soirée à toi !!

Nathamsa a dit…

Eh bien, un retour d'une pause estivale dans une expression très de-a-nse...
Ce serait génial si l'on pouvait voir tout le ballet de ces ondes à l'oeil nu...

Au plaisir de te lire,

Anonyme a dit…

Bonjour Mutti :-)

« ...volutes, sphères, tétraèdres et pyramides ondulantes qui, à peine dessinées se déploient, se rencontrent , et s’aiment, érigeant une multitudes de formes nouvelles tout autant attractives, floralies de rythmes nouveaux, symphonies de couleurs, d’odeurs et de sons pleins de saveur... » - Voici qui présage fort bien de tes futures créations...Cela me donne, en outre, l’impression étonnante, sur-réaliste, de regarder et de goûter par tes yeux !

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To me free

L’Œil du Monde est grand ouvert, immense…
Et parfois, pour un instant,
Un bref instant où se tait ce qui pense,
Jusqu’à ma petite lucarne... il s’avance…
Alors, je me souviens, car j’oublie le savoir,
Alors, je me détends, car j’oublie de vouloir.
Juste un instant, un tout petit instant,
De silence,
Hors du temps.

Amezeg

MUTTI a dit…

Oui ma douce Amie Ariaga, lire et RE-lire… hihihi !

L’assise - lorsqu’elle s’accomplit avec un regard que n’accompagne plus le mental, un regard qui ne nomme plus mais épouse et s’empreint simplement de pleine conscience - pose en soi un étrange instant … un instant en lequel toute « forme », tout « corps » se révèle lumineux, évanescent…

Quelque soit la nature de ce qui interrompra inexorablement cette bouleversante plongée dans la paix et la plénitude de ce qu’il est impossible de saisir et d’accaparer, le retour du regard mental de notre expérience commune de l’existence nous saisira à nouveau… cependant la conscience de cet instant restera omniprésente… et quelques mots s’essayant à traduire l’impensable… se voudront être offert en partage…
Pour ce temps d’existence qu’il reste à parcourir, le regard mental peut aussi être l’Ami et s’accorder, sans un devoir d’épousailles, au Silence…
Tendresse

MUTTI a dit…

Merci à Toi chère Ambre,
une « création » est un autre langage… une autre forme du retour du regard mental…
L’image, comme le mot, se destine au partage… d’un Silence impossible à traduire…
Belle et tendre soirée à Toi aussi…

MUTTI a dit…

Oui, Nathamsa, une pause estivale qui ne sonne pas encore un vrai retour…

Te dirais-je Amie, que c’est justement lorsque l’œil est NU que le ballet des ondes de Vies se dévoile… l’œil, le regard au quotidien de l’existence se revêt de mentalisation…

Plaisir partagé… à tout bientôt…

MUTTI a dit…

Amezeg, très cher Amezeg tes mots toujours superbes, dans l’Œil de la liberté d'être…

Mes yeux, tes yeux, nos yeux… UN SEUL REGARD…
Tes mots, mes mots… partage et résonance

Le temps, c’est de l’Espace
Et toujours, c’est un seul jour
Toutes voix, la Voix …

And always, IT IS NOW…

Anonyme a dit…

Oui, chère Mutti, partage et résonance… :-)

Le petit traité (ou le poème) intitulé : « Le paradoxe de l’Éléphant » est-il encore à écrire ou l’a-t-on déjà écrit ?
Avec, peut-être, en sous-titre : « Ici et là - Du fixe et du volatil ou Les ailes du pachyderme. »

Amezeg

Anonyme a dit…

S'assoir et sentir,
sentir et décrire l'indescriptible.
je t'embrasse Mutti.

Ariaga a dit…

Une pensée et un baiser en passant...

MUTTI a dit…

Ah ! Il me semble bien cher Amezeg que ce traité (ou ce poème) reste à écrire... avec en sous-titre, l'une ou l'autre de tes
propositions et pourquoi pas d'ailleurs... lES TROIS ... puisque chacune donne la mesure, me semble-t-il, du voyage sans fin que toutes les espèces de ce monde sont en droit de parcourir... quant à "moi" qui voyage depuis l'enfance sur le dos de Dumbo, entre ses ailes (pardon ! ses grandes oreilles) je ne puis qu'agréer à un tel traité... que cependant je ne saurais vraiment écrire tant mes allées-venues me font souvent perdre... la parole !

MUTTI a dit…

Oui, Peau d'âme... s'asseoir, sentir et ressentir... pour être et vivre en harmonie avec ce qui est sans plus de désir d'une transformation quelconque...jusqu'à perdre le sens des mots et la tentation de décrire... mais toujours continuer le voyage jusqu'à ce que de lui-même, il octroie sa terminaison.

Je t'embrasse tendrement Virginie

MUTTI a dit…

Merci Ariaga, pour cette pensée et ce baiser en passant, que je recueille avec délicatesse en cet instant ou moi-même ne fais que passer, sans savoir, et sans chercher à savoir sur quel instant du temps je reviendrais ici, tenter de poser quelques mots...
La route est si belle et l'assise si profonde que même en silence, l'oubli n'existe pas ...
Doux baiser Amie

ambre a dit…

Peut-être que la création - tes créations numériques - permet un partage plus vaste, car c'est un partage sans les mots, sans le barrage des mots mal interprétés ou incompris, tu vois ce que je veux dire ?
Quoiqu'il en soit, voilà un bon moment que tu es assise et j'espère que tu n'as attrapé de crampes .. ;-)
je t'ambr'asse belle Mutti .. bientôt le joli mois de septembre .. Dieu que le temps passe vite !
je te dis à bientôt :-)

Anonyme a dit…

J'aime bien l'idée que les mots au delà de leur rôle, d'instrument de communications, soit aussi des instruments d'expressions, de créations que chacun peut percevoir a sa façon. Ainsi il peut y avoir plusieurs lecture d'une même phrase, une ou l'on essaie de comprendre ce que l'autre a voulu dire, et une ou l'on s'imprègne simplement de son univers, sans chercher a comprendre, juste ressentir de quel façon ses mots ils font échos en nous quelque part ou les univers se croisent. C'est un peu comme prendre "un bain" de mots, lorsque l'on en sort, l'on en garde simplement, une sensation, un parfum ...
voilà je repars avec une touche de parfum de Mutti ;-)!

medpasteur a dit…

Vous connaissez sûrement cette situation stressante : Vous recevez un appel de la part de caisse de maladie vous disant que votre opérations de liposuccion ne peut pas être couverte par la caisse sociale. Cette décision vient après des jours que vous passiez dans les guichets à remplir des détails et des informations, mais la teneur d'info a été considérée comme manière considérable de perte de temps. Pour plus d'informations visitez notre site web http://www.medpasteur.com/liposuccion-tunisie/